"Mais – plus que jamais – la meilleure énergie reste celle que nous ne consommons pas." Ce n'est pas moi qui le dit mais Catherine MacGregor, Jean-Bernard Lévy et Patrick Pouyanné, respectivement les leaders d'Engie, EDF et Total dans une tribune appelant à une "nécessaire sobriété" dans le JDD.
Quelques commentaires rapides :
1) Il est intéressant de voir le mot sobriété revenir aussi souvent ces dernières semaines dans la bouche des "grands de ce monde"... Il y a encore peu, il était utilisé comme insulte, au même titre que la décroissance...
2) Par contre, c'est souvent avec désespoir, dans la panique qu'il est mis en avant, avec un seul objectif : essayer de sauver un système en train de s'effondrer, et donc, et protéger les gagnants de ce système... Même si on met en avant la cohésion sociale, là aussi sujet considéré comme ringard ces dernières années...
3) Ils oublient une évidence : sobriété dans une société de croissance, ça ne marche pas ! Ca s'appelle la récession, voir la dépression. Il ne s'agit pas de faire la même chose en moins mais bel et bien de sortir de ce système capitaliste, consumériste, productiviste. Ca a un nom : la décroissance. C'est un projet, celui du partage, de la solidarité, d'une démocratie plus délibérative qui remet en question les dominations actuelles.
4) C'est amusant, car vaut mieux en rire qu'en pleurer tant c'est tragique, de voir que l'on se réveille face à quelque chose d'évident, d'aussi prévisible que prévu depuis très longtemps : une croissance infinie dans un monde finie n'est pas possible. Oui, lorsque l'on construit des dépendances à des ressources finies, on atteint à un moment donné des limites. Ce n'est pas conjoncturel c'est systémique !
Donc, pour être sérieux face à tout ça, mais surtout pour vraiment protéger ce qui reste de cohésion sociale, je vous invite à étudier en profondeur les travaux de la Décroissance, seule approche systémique, démocratique, juste et cohérente face aux défis actuels, ceux d'un modèle civilisationnel qui s'effondre.