Railcoop sur l'aiguillage
Article actualisé le 4/10/2023
Face à la transition écologique, la coopérative Railcoop se positionne comme une alternative ferroviaire crédible. En 2024 devrait naître sa première ligne voyageurs Lyon-Bordeaux. Poussée par les contraintes financières du secteur et les résistances du système, la SCIC lance un appel à citoyens pour gagner son pari audacieux.
Le transport ferroviaire joue un rôle crucial dans la transition écologique en France. Selon l'Agence européenne de l'environnement, un avion émet en moyenne 285 g de CO2/km et par passager. Une voiture 158 g. Un train à grande vitesse n'émet que 14 g. Cette faible empreinte carbone du train est l'une des raisons pour lesquelles 61% des Français se disent prêts à privilégier le rail.
Avec l'ouverture à la concurrence depuis décembre 2019, de nouveaux acteurs émergent. L'un d'eux cherche à restaurer l'esprit du train comme service. Railcoop veut opposer l'écologie aux profits. Fondée sous la forme d'une SCIC (Société coopérative d'intérêt collectif), la coopérative cherche à impliquer citoyens, cheminots, entreprises et collectivités dans la mobilité ferroviaire. Leur projet phare ? L'ouverture d'une ligne "Bordeaux - Lyon" prévue pour 2024.
Directeur Général de Railcoop depuis 2019, Nicolas Debaisieux est diplômé de l'Institut Mines Télécom Atlantique. Avec plus de 15 ans d'expérience au sein de l'administration publique française et des organisations internationales, il apporte une expertise solide en matière de transition écologique.
Entre les obstacles financiers, la nécessité d'obtenir des sillons de la SNCF et la complexité de lancer un nouveau service ferroviaire dans un marché dominé par des acteurs établis, la route vers le succès est semée d'embûches. Une urgence les talonne, qui pourrait décider du sort de l'entreprise. Il manque 150000 euros au budget. La SCIC cherche à les combler via un appel citoyen.
Dans cette interview vidéo qui suit, nous avons eu l'opportunité de nous entretenir avec Nicolas Debaisieux. Il nous parle du voyage de Railcoop, des défis rencontrés et de sa vision pour l'avenir du transport ferroviaire en France.
Mise à jour
Le président de la SCIC a annoncé le 30 septembre que Railcoop n'est pas parvenue à lever les 500.000 euros qu'elle s'était fixés à fin septembre pour payer les salaires et régler les fournisseurs. Nicolas Debaisieux a précisé à l'AFP que l'entreprise n'avait réuni que 383.500 euros.
Ce qui n'empêche pas le projet de continuer. Le nom du fond européen, qui soutient la coopérative pour sa ligne Bordeaux-Lyon, a été révélé. Il s'agit de l'Espagnol Serena Industrial Partners. Nouvelle étape décisive le 7 octobre, quand les sociétaires seront appelés à voter pour le maintien ou non de la société dans ces conditions.