L'URGENCE DE FAIRE BOUGER NOS JEUNES - PARTIE 2

Découvrez la suite de l'article d'Agathe Guéant. Pour lire la première partie de celui-ci, cliquez ici.

Comment la France en est-elle arrivée là ?
Il faut dire qu’au 21ème siècle, les modes de vie ont beaucoup évolué… Les politiques gouvernementales ne sont plus adaptées. « Il y a 20 ans, les enfants étaient tout le temps actifs : ils allaient à l’école à pied ou à vélo et, après, ils jouaient dehors », explique la Professeure. Aujourd’hui, la moitié des déplacements motorisés des Français fait moins de 3 km. « Un enfant de 6 ans passe 50 % de son temps assis ; c’est 70 à 80 % pour un enfant de 14 ans. »  Leur journée type n’a plus rien à voir. Elle peut se résumer à : être déposé en voiture au pied de l’école par ses parents, étudier assis toute la journée, passer sa récréation devant un écran, rentrer en voiture, rester à la maison devant une console de jeux parce qu’il fait froid / il pleut / c’est dangereux dehors…. Et ce n’est pas lié à la zone géographique de résidence : l’étude de l’ANSES montre que tous les enfants sont à peu près logés à la même enseigne peu importe leur âge, origine sociale, la taille de leur agglomération ou la région dans laquelle ils vivent.

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S’activer pour changer la donne
S’inspirer du vivant pour prospérer a de tout temps été fructueux pour l’être humain. Il n’y a qu’à regarder le rythme des animaux : ils ne passent pas leur journée à dormir. Les mammifères aussi (dont l’Homme fait partie) sont programmés pour bouger ! Le métabolisme en a besoin pour fonctionner correctement et Hippocrate en parlait déjà il y a 2 000 ans. Il suffirait donc de passer moins de temps assis, sur les écrans, et inactif pour inverser la situation ? Il est vrai, les petites habitudes font les grands changements : « Se lever de sa chaise cinq minutes toutes les heures ou remplacer l’escalateur par les escaliers, c’est déjà le début de la mobilité », affirme Martine Duclos. Favoriser la marche, le vélo, la trottinette ou les transports en commun par rapport à la voiture, ça compte aussi.

Le tout est d’y aller progressivement. Aussi, demander aux enfants devenus totalement sédentaires et inactifs d’atteindre les 60 min d’activité physique quotidiennes, « c’est quasiment impossible », selon Irène Margaritis. « Ce sont des habitudes qui s’impriment dès le plus jeune âge. » Cela passe donc par une transformation de la société. « Le rythme scolaire actuel est chronophage et extrêmement statique. Il n’y a aucune place pour l’activité physique que ce soit pour les enfants ou les adultes. C’est un combat de pouvoir faire une activité physique aujourd’hui en France ! ». Référence aux horaires de travail, au coût, au temps pour se déplacer, se changer… Avec tout cela, pas de quoi culpabiliser si vous n’arrivez pas à vous motiver autant qu’espéré. « En France, le sport ne semble pas considéré comme important ni utile pour la santé physique et mentale. Ce n’est pas étonnant que l’on se démobilise ! » Avec deux heures d’activité physique par semaine en moyenne, la France enregistre le taux le plus bas d’Europe. Une piste de solution ? « Il faut remettre au centre de notre société l’importance de la vie physique, s’intéresser à comment on bouge, comment on mange et comment on dort. Finalement, c’est repenser ce que l’on appelle l’hygiène de vie. » En s’inspirant, pourquoi pas, des modèles souvent évoqués des pays scandinaves… Tout en gardant en tête qu’à l’échelle individuelle aussi votre engagement peut être déterminant : bouger plus, oui, mais à votre rythme et en respectant vos capacités. Chaque être humain est différent.

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