« Agir aujourd’hui pour vivre ensemble demain » est le leitmotiv de l’éco-village « Demain en main » à Locoal-Mendon près d’Auray. Un projet né en 2017 dans l’esprit de quelques-uns, destiné à accueillir à terme une vingtaine d’habitants autour de plusieurs objectifs : vivre ensemble, produire localement, sensibiliser à l’écologie et transmettre des savoirs en lien avec l’autonomie et le bien être.
« Le groupe a commencé à se constituer en 2017, explique Gwenaëlle Bourdin, une des fondatrices. Nous avons fait connaissance grâce au mouvement Colibris et au bouche-à-oreille. Pendant un an, nous avons travaillé en parallèle sur la gouvernance et sur les grandes lignes du projet. Nous avons suivi le mooc Oasis et utilisé des outils de l’Université du nous et de la démocratie participative. Des membres du groupe ont apporté des compétences en gestion, communication, etc. J’ai aussi suivi une formation à « La Marmite » et dans d’autres réseaux. Nous avons abouti à un registre de gouvernance nous permettant de travailler ensemble, et à un autre document de 60 pages détaillant l’ensemble du projet, nos rêves et nos idées ! L’étape d’après a consisté à "élaguer" et à déterminer précisément la part de chacun. »
« Il a également fallu chercher un lieu. Nous en avons visité un premier qui ne convenait pas, mais qui, par chance, nous a orienté vers une heureuse rencontre. C’est ainsi qu’en 2018, le groupe rencontre Anne-Marie Tortellier, propriétaire du lieu-dit Keruzerh qui s'étend sur 20 hectares, composé de forêt, prairie et habitations. Depuis 1996, Anne-Marie a réhabilité le site puis ouvert des gîtes écologiques. Notre collectif a étudié pendant presque 6 mois la faisabilité du projet sur cette magnifique parcelle et en mai 2018, une proposition d’achat est faite à la propriétaire. Anne-Marie accepte de nous vendre le lieu sous forme de crédit vendeur sur 30 ans. Grâce à elle, nous pouvons démarrer le projet ! Le 10 décembre 2019, la promesse de vente est signée. Aujourd’hui, elle est toujours habitante du lieu. Afin de mener à bien l’achat et le développement du village, nous avons fondé en 2020 la SCIC "Ecovillage de Keruzerh" et nous avons lancé une campagne d’investissement citoyen pour lever 280 000 €. Nous sommes également soutenus par la Coopérative Oasis, via un prêt de 100 000€. »
Le groupe « habitants » est aujourd’hui au complet. Il est constitué de sept familles aux parcours différents : autodidactes, ingénieurs, professeur, marin, paysans...
Finalement, au sein du projet « Demain en main », trois structures juridiques font vivre le village.
La Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC) a acheté le lieu, elle fédère ses acteurs et partenaires, loue les logements aux habitants et une partie des terres à la ferme. C’est la SCIC qui propose des stages et formations en lien avec les valeurs du projet. Elle met également à disposition des espaces à l’association « Demain en main ».
L’association « Demain en main » fait rayonner le projet et participe au développement des activités.
Enfin, la "Ferme de Keruzerh" développe son activité de production-commercialisation depuis 2019 et fait travailler six personnes sur 8 hectares. Elle travaille essentiellement sur le principe du maraîchage sur sol vivant.
Le facteur humain est la principale source de réussite ou d’échec d’un tel projet. C’est pourquoi le groupe investit tant d’énergie, depuis le départ, sur la place de chacun et les questions de gouvernance.
« Cela nous aide au fil des mois à être le plus fidèle possible à notre cadre d’origine tout en le faisant évoluer, témoigne Gwénaëlle. Nous avons entre deux et quatre réunions chaque semaine. J’ai tout de suite senti que chaque membre du collectif était prêt à travailler sur lui-même. Nous avons décidé dès le début d’être accompagnés par une médiatrice. Depuis plus de quatre ans, nous prenons une demi-journée avec elle chaque mois. C’est important que chacun travaille sur ses valeurs, ses besoins, ses peurs et ses limites personnelles. Il faut donner de la visibilité à ce que chacun fait, prévoir aussi comment le collectif va faire face aux imprévus. Pour éviter les phénomènes de leadership et de prise de pouvoir, nous essayons de faire tourner les rôles régulièrement, mais c’est très complexe. »
Le projet consiste aussi à penser une vie sobre et à la vivre au quotidien et dans la durée, en trouvant l’équilibre entre le personnel et le collectif, entre l’économique et l’écologique, et en conservant à tout moment une vraie liberté de rester ou de partir.
Une aventure au long cours, à laquelle vous pouvez participer en investissant dans la SCIC, en adhérant à l’association ou en suivant la newsletter pour participer aux divers stages et évènements proposés sur le lieu.
Notre projet
