UN LIVRE POUR RÉPONDRE AUX IDÉES REÇUES ET METTRE EN OEUVRE LA DÉCROISSANCE
DÉCROISSANCE.
Depuis que ce terme est entré dans le débat public il y a tout juste vingt ans, que d’idées reçues, de clichés et de malentendus. Chez les adversaires, mais aussi parfois chez les partisans de la décroissance. L' objet du nouveau livre de la Maison commune de la décroissance « La décroissance et ses déclinaisons. Pour sortir des clichés et des généralités », dans sa première partie, est de les cartographier et d’y répondre.
Chez les adversaires, on ne compte plus les espaces médiatiques propices à tirer à boulet rouge sur la décroissance. Du Point au Figaro, en passant par Valeurs actuelles, Capital et les Échos, les Luc Ferry, Marc Touati et autres Etienne Gernelle et Nicolas Bouzou ont le champ libre pour s'exercer à ce nouveau sport de combat qu'est le « décroissance-bashing [1] ». Si le côté excessif de ces (trop) nombreuses tribunes prêtent parfois à sourire (j'ai lu une fois qu'il ne fallait pas écouter les décroissant.es, ces « adeptes du paquerettisme... »), elles font en réalité écran à la visibilité de la décroissance en tant que mouvement politique crédible, souhaitable, faisable et acceptable. C'est à ce titre qu'il nous a semblé nécessaire de répondre à 8 des accusations les plus courantes, réunies sous le terme de « clichés » : « la récession, c'est la décroissance », « la décroissance, c'est plus de misère », « la décroissance, c'est le retour dans les cavernes. »...
Chez les partisans, c'est à l'occasion de rencontres militantes, de conférences... que l'on se rend compte que certaines positions que l'on pourrait au premier abord croire favorables, ou tout du moins compatibles, avec la décroissance, contribuent en réalité à l'affaiblir : ce sont des malentendus, qui nécessitent une clarification idéologique. Le tout premier d'entre eux, qui parlera peut-être aux lecteurs et lectrices de cette tribune, c'est celui qui affirme que « ce terme n'est pas bien choisi, car il n'est pas vendeur »...
Rectifications adressées au monde extérieur certes, mais auto-critique également : et si une grande partie du brouillard autour de la décroissance était dû à un excès de généralités dans les discours de ses partisans? Heureusement, depuis quelques années, le travail idéologique de plusieurs penseurs de la décroissance, (Serge Latouche, Michel Lepesant, Timothée Parrique...) a permis de faire émerger une définition consensuelle, l'envisageant au plus près de son sens ordinaire de « décrue économique » : la décroissance comme fin de la domination du domaine de l’économie sur la « vie sociale ». Cela suppose de rompre avec tout un imaginaire porté par l’idéologie de la croissance (la décroissance comme décolonisation idéologique) et d'affirmer que nous avons besoin d'une redirection, d'une perspective et d'un point de fuite pour sortir du monde de la croissance : l'utopie est le point de fuite de la décroissance.
C’est pourquoi, dans la deuxième partie du livre, nous avons tenté d’ouvrir seize axes de mise en pratique concrète de la décroissance, seize déclinaisons permettant de mieux appréhender ce qu’est, et ce que n’est pas, la décroissance (déconnexion, démétropolisation, déconsommation...). C’est alors tout un monde qui s’ouvre à des imaginaires et à des perspectives enthousiasmantes, permettant aux décroissant.es d’espérer explorer ces perspectives avec tous ces compagnons de route qui les défrichent déjà. Bonne lecture ! [2]
Nous faisons circuler à partir d'Octobre une conférence autour du livre, pour nous faire venir par chez vous (cafés associatifs, librairies, évènements, festivals, conférences, tables-rondes...) nous écrire à contact@liens.ladecroissance.xyz
1 Le « bashing » est un terme anglais que l'on peut traduire en français comme « lynchage médiatique ».
2 Le livre de la MCD est disponible dans toutes les bonnes librairies ou commandable directement sur notre site internet.