L'électronique durable selon Commown
Conditions de travail déplorables, empreinte carbone astronomique, trafic illégal de déchets électroniques. Face aux "coûts cachés" qui jalonnent le cycle de vie d'un produit électronique, Commown propose une alternative éthique et durable : maximiser la durée de vie des produits.
L'ère numérique, malgré ses avantages, cache une réalité sombre : exploitation des ressources par des groupes armés, travail des enfants et travail forcé dans la production d'appareils électroniques. L'impact environnemental et social de nos appareils est omniprésent. Face à ces défis, la coopérative Commown propose des solutions pour un numérique plus sobre et respectueux des droits humains. « On s'est rendu compte qu'il y avait besoin d'un vrai changement de modèle économique dans le monde de l'électronique, d'être meilleurs au niveau environnemental et humain, depuis les mines, jusqu'au recyclage », témoigne Élie Assemat, co-fondateur.
Basée à Strasbourg, la Société coopérative d'intérêt collectif (SCIC), Commown, lutte depuis 2018 contre l'obsolescence programmée de l'électronique. Dans une logique de sobriété, elle propose des appareils éthiques et durables, comme le Fairphone, couplé à un modèle de location longue durée pour maximiser leur durée de vie. « La coopérative possède tous les appareils qui sont loués et tous les clients peuvent facilement devenir aussi sociétaires et co-posséder l'ensemble de cette flotte, donc là, on crée vraiment un bien commun », précise Élie Assemat.
Éthiques et durables
Sur le plan social, Commown est conscient des inégalités croissantes et des conditions de travail déplorables dans la production d'électroniques. Par ailleurs, en choisissant des appareils plus éthiques et durables, et en favorisant les logiciels libres, Commown s'engage à protéger la vie privée des utilisateurs et à faire durer les appareils.
Enfin, Commown a choisi le statut de Société Coopérative d'Intérêt Collectif (SCIC), qui permet aux différents acteurs (clients, producteurs, salariés) de devenir sociétaires. Ce statut, où 1 personne = 1 voix, élimine le pouvoir du capital et privilégie l'entraide et la coopération. « Quand on arrive et qu'on dit : “Voilà, on a un projet coopératif pour créer un bien commun dans l'électronique” il y a plein, plein, plein, de coopératives existantes qui disent “wow, ça, c'est super, on va vous soutenir” que ce soit au niveau médiatique ou haut niveau des finances. Donc, on est accompagné par l'écosystème coopératif, on travaille ensemble en coopération et pas en compétition », raconte Elie Assenat.
La coopérative, avec ses 600 clients, illustre une approche concrète des 4 R : Refuser, Réduire, Réutiliser et Recycler, dans une structure d'entreprise. Elle démontre qu'il est possible de concilier technologie, durabilité, équité et sobriété.
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