« Une pensée « archipélique », c’est à dire une pensée non systémique, intuitive, explorant l’imprévu de la totalité-monde. Une autre forme de pensée plus intuitive, plus fragile, menacée mais accordée au chaos du monde et à ses imprévus. »
Edouard Glissant, Introduction à une poétique du divers, Gallimard
L’histoire du lieu
Béatrice et son compagnon ont acquis une propriété juchée sur un coteau du plateau d'Albion il y a vint-cinq ans et après de gros travaux, en ont fait un lieu d’accueil de stages.
Quarante hectares de forêt, une quinzaine de terres agricoles et un grand mas avec dépendances constituent les Coustètes à Simiane-la-rotonde, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Il y a 4 ans la propriétaire décide d’accueillir une famille dans ce grand espace, puis deux, puis trois. Et finalement naît l’idée de créer un collectif qui rachèterait le lieu pour en faire un laboratoire de la transition ou plutôt un îlot créateur de possibles, Archipel. C’est ainsi que depuis deux ans, un groupe de rêveur•ses motivé•es y ont posé l’ancre. Iels cherchent des fonds pour acquérir collectivement ce bien et en faire une propriété d'usage où les utilisateur•ices inventent le projet des Coustètes. Le collectif accueille depuis un an des stages de manière bénévole afin de rembourser en 17 ans cette belle propriété de 1 050 000 euros pour y faire un lieu d’expérimentation, de collaboration, d’innovation et de bien-être.
Iels ont déjà levé 700 000 euros ! À force de volonté et de persévérance, iels continuent à œuvrer dans leur recherche de financements.
Qui sont ces agitateurs du vivre-ensemble ?
Il y a Renaud, le facilitateur joyeux, œuvrant dans le partage et l’élaboration d’outils servant l’intelligence collective. Il y a Lise, maman, artiste, chercheuse en relation humaine. Il y a Nok, neuf ans, qui fait une boutade au détour d’une conversation : « Au lieu de faire miam miam, on pourrait faire ami ami ! ». Il y a Jacotte, la doyenne, mamie dynamique de tous les petits de l’Archipel, qui aime le laboratoire social. Et puis il y a, Anne, Boris, Mathias, Stéphanie, Thomas et les autres.
Les 12 d’adultes et les 10 enfants ont chacun leur lieu de vie. Certain.e.s ont choisi la petite maison en dur individuelle, d’autres l’habitat léger. Cinq sont des nomades et séjournent régulièrement aux Coustètes pour accueillir des stages ou énergiser des projets.
Alors, comment devient-on archipelien?
Il faut savoir que comme tout collectif conscient de la complexité de la nature humaine, le processus d’inclusion s'adapte aux expérimentations et gagne en améliorations au fil de l’eau du vivre ensemble. La formalisation de ce processus n’est donc pas gravée dans le marbre.
Pour le moment, c’est ainsi qu’iels procèdent: d’abord on connaît au moins une personne du collectif. On s’accorde à venir investir du temps et de l’énergie sur le lieu pour rencontrer les personnes impliquées. On sent, on éprouve la réalité du projet afin d'en prendre toute la mesure. Ensuite vient la discussion de la place à trouver dans le cadre et l’organisation du collectif. On écrit une lettre exprimant sa propre vision d'intégration au groupe. Et après accord réciproque, on est introduit aux Coustètes ! Retroussez vos manches, l’aventure est de grande envergure et les sensations d’avancer enthousiasmantes!
Comment ont-iels pu lever autant de fonds? Comment s'organisent-iels au quotidien pour faire vivre leur raison d'être? Retrouvez dans nos prochains épisodes la suite de l'aventure des Coustètes.
À venir: Quel est leur projet, leur raison d'être? Quel est leur modèle économique? Enfin, quelques portraits d'archipeliens.nes.
Vous pouvez aller visiter leur site: https://archipel-coustetes.fr/ et pour les contacter c'est ici: larchipel@mailo.com
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