Le pouvoir citoyen révolutionne l’énergie
Ces dernières années, l’Europe connaît un mouvement croissant des coopératives d'énergie citoyenne. Entre 2021 et 2024, le nombre de projets d’énergie citoyenne à plus que doublé en France. Des données qui soulignent le rôle essentiel des citoyens dans la transition énergétique.
En Europe, le mouvement des coopératives d'énergie citoyenne prend de l'ampleur. Soutenu par des politiques européennes et des initiatives nationales, ce mouvement joue un rôle crucial pour atteindre les objectifs climatiques.
Les coopératives d'énergies citoyennes sont des initiatives locales ou régionales dans lesquelles s'impliquent des citoyens pour produire, distribuer, gérer et consommer de l'énergie renouvelable. Elles sont généralement fondées sur des principes de démocratie participative, de solidarité, de durabilité et d'indépendance vis-à-vis des grands fournisseurs. Pour les citoyens, c’est un moyen de faire des économies, de limiter les délais de construction, tout en aidant la transition énergétique. En donnant le pouvoir aux communautés locales et en réinvestissant les bénéfices dans des projets locaux de développement durable, ces projets favorisent aussi la démocratie.
En France, il existe 347 projets citoyens d’énergie renouvelable, un chiffre qui a doublé en 3 ans. Enercoop, l’un des principaux acteurs du secteur, comptabilise 400 sites de production, dont la moitié appartient à des citoyens ou des collectivités. Une majorité de ces initiatives prennent la forme de production d'énergie photovoltaïque ou éolienne, mais quelques-unes se basent sur l’hydraulique ou le biogaz.
Très souvent, comme avec Enercoop ou avec Énergie partagée, le citoyen agit à travers un actionnariat. Énergie partagée, y dédie une part importante de sa structure. Les citoyens peuvent aussi participer à des régies municipales, comme à Grenoble avec Gaz Électricité de Grenoble (GEG). Début février 2024, la régie publique s’illustre dans un partenariat avec Energ'Y Citoyennes. GEG est aussi à l’origine de Perkosol, pour produire de l'énergie solaire via des ombrières photovoltaïques sur des parkings. Un projet ouvert au financement participatif.
Si la plupart des infrastructures sont construites par des entreprises spécialisées, parfois le citoyen est amené à donner un coup de main. À Bâle, en Suisse, une poignée de locataires s’entraident, avec l’accord du propriétaire, pour recouvrir le toit de leur immeuble de panneaux photovoltaïques. Accompagnés par un unique professionnel rémunéré, comme l’exige la législation du pays, ils se sont mis au travail, malgré leur manque de connaissances. En faisant l’installation eux-mêmes, ils réduisent la facture de presque 1/3, et réduisent largement les délais de construction (dans une période de forte demande). Surtout, ils engrangent des connaissances techniques indispensables dans le cas de réparations ordinaires.
En France, bien que la réglementation française n'interdise pas explicitement l'autoconstruction, l'installation de panneaux solaires est soumise à des normes et réglementations strictes. Elles garantissent la sécurité, l'efficacité et la conformité des installations. Pour bénéficier des aides financières de l’État, il est indispensable de faire appel à un installateur certifié RGE (Reconnu Garant de l'Environnement). Des contraintes, qui n’empêchent pas de nombreux propriétaires d’entreprendre eux-mêmes les travaux, en particulier pour des petites installations destinées à l’autoconsommation.