LA DÉCROISSANCE OU LA GUERRE !
La guerre est le résultat de l’hybris, de cette société de croissance qui nous pousse à produire toujours plus pour consommer plus. Cela entraîne des pressions, des tensions sur les matières premières, les territoires.
En premier lieu la question des énergies fossiles, dont nous dépendons à plus de 80%, est centrale. C’est d’ailleurs ce que je mets en avant au début de mon dernier livre afin d’avoir les bons ordres de grandeur en tête. C’est aussi ce que nous rappelle Matthieu Auzanneau dans son merveilleux ouvrage Or noir, la grande histoire du pétrole, qui s’avère être de fait, une grande histoire de la géopolitique de ces dernières décennies.
Or noir, la grande histoire du pétrole - Matthieu Auzanneau, Editions La Découverte
La décennie 2000, en est un exemple effarant avec une succession de guerres impérialistes et illégales où cartes des conflits coïncident avec celle des ressources ou des routes de livraison. Aujourd'hui nous nous retrouvons de nouveau face à cette folie guerrière avec un pays dont nos économies, notre croissance, nos consommations, notre mode de vie dépendent. En effet, la Russie c’est respectivement 26% et 38% des approvisionnements en pétrole et en gaz de l’Europe. Manger, se déplacer, se rencontrer, se soigner, c’est donc une dépendance à cette concentration d’énergie qui a décuplé nos désirs et créer cette illusion de toute puissance. Cette illusion, une fois encore, a un coût, celui de la guerre.
Mais il ne faut pas oublier l’autre tragédie qui est en jeu, pendant que la guerre fait de nouveau rage en Europe, on ignore le dernier rapport du GIEC, plus alarmant que jamais. Et la combustion des énergies fossiles liée à nos modes de vie est responsable à 70% des dérèglements climatiques. La boucle est bouclée, sans même parler des autres seuils d’irréversibilités environnementales ou de l’effondrement de la biodiversité. Notre modèle civilisationnel, enfermé dans le toujours plus atteint ses limites. Plus que jamais, le choix qui est face à nous est entre Décroissance ou barbarie, déconsommation choisie, c’est-à-dire partage et solidarité, relocalisation ouverte et convivialité ou cette fuite en avant auto-destructrice à laquelle nous assistons avec effroi.