DÉCOUVERTE DE L’OASIS CITADINE DE MONTPELLIER, FERME URBAINE EN PERMACULTURE

Oasis, ce nom rappelle les rares petits îlots de verdures et d’ombres perdus dans l’immensité d’un désert. L’oasis provoque l’idée d’une sensation de plaisir après une souffrance endurée. Par exemple celle de longues heures sous une chaleur intense pour ensuite profiter d’une fraîcheur tant réparatrice qu’offre une oasis. Le nom évoque aussi la rareté et l’originalité. Quelque chose de perdue ou qui dénote. A l’instar d’une oasis perdue au beau milieu d’un désert, une oasis citadine fait référence à un îlot de nature implanté à proximité d’une grande agglomération. Elle procure une évasion à côté des pots d’échappement. L’expérience unique en son genre de l’oasis citadine de Montpellier vaut véritablement le détour. En plus de nous détendre, elle nous apprend la sobriété, l’entraide et le maraîchage urbain, avec peu de matériel mais beaucoup de conviction. Je suis donc partis à la rencontre de David Viala, un jeune homme de 35 ans et ancien agronome dans l’agroalimentaire, qui a construit un nouveau monde ou plutôt son nouveau monde, à seulement quelques kilomètres de chez lui.
 
Ferme Urbaine - Crédits photos Willy Kiezer

LES ORIGINES DU PROJET PAR LE PARCOURS D’UN FONDATEUR

David Viala est l’un des 4 membres fondateurs de l’oasis citadine de Montpellier. L’homme, blond aux cheveux longs, sosie de Julien Doré, est né à Versailles en plein milieu des années 1980. Après des études supérieures d’ingénieur agronome, David commence sa carrière professionnelle dans de belles boîtes à la réputation mondiale. Il occupe alors des jobs d’analyste sensoriel pour des multinationales comme Pernod Ricard et Danone et l’on comprendra que plus tard son destin l’amènera à s’évader vers un monde plus simple et plus naturel.

David décide alors de tout plaquer et de partir direction l’Australie et ses immenses étendues de nature à perte de vue. Réputée pour être un pays où l’agriculture intensive est bien développée, l’Australie est aussi le berceau de la permaculture dans les années 1970. Un exemple typique de fossée présent dans les pays riches occidentaux. Et pour notre frenchy francilien, c’est l'idéal pour se ressourcer et apprendre à cultiver. 2 ans et demi plus tard et des dizaines de vadrouilles dans les pattes, retour en France avec un nouvel état d’esprit et une folle envie de créer quelque chose, avec le goût du soleil en plus… C’est pourquoi il s’installe à Montpellier qui sera son nouveau terrain de jeu.

Il rencontre alors les autres futurs cofondateurs de l’oasis que nous allons présenter. Sébastien Giraud un ancien chargé d’affaires dans le financement avec qui David avait pour projet de développer un réseau social autour de la jardinerie, Maxime Pernel lui aussi ingénieur agronome spécialisé dans le développement de système agricole durable et enfin Germain Dufraisse, un jardinier paysagiste expérimenté. Et lorsque l’on demande à David quel était l’objectif au début de l’aventure, il nous répond que l’idée était de changer le monde… Il fonde alors une oasis urbaine, l’oasis citadine de Montpellier et quoi de mieux qu’un lieu unique pour agir, pour construire en répétant mouvement par mouvement la pratique de la permaculture ?

En Mars 2018, les 4 fondateurs obtiennent du château de Flaugergue une mise à disposition de 4000m² de vignoble dont ils ont arraché la quasi-intégralité pour démarrer leur aventure. Seule 800m² de vignes restent à cultiver, l’oasis apprendra aussi à faire du vin. Un partenariat unique avec cette jolie Folie[1] construite au 19ème siècle, qui était à l’époque une résidence pour les riches notables montpelliérains. Le propriétaire de Flaugergue Pierre de Colbert y vit toujours et propose aussi une expérience gastronomique et produit du vin sur la commune de Montpellier.

Aujourd’hui après 3 ans d’existence, l’oasis accueille une centaine de membres actifs (forfait de 40 € par mois) participant au quotidien à la vie et à la gouvernance de l’association sans compter sur la présence de 400 adhérents supplémentaires soutenant la démarche (forfait de 10 € par an).

Des cours de permaculture, de yoga et d'agroécologie y sont proposés ainsi que des activités diverses et variées autour de films et autres sessions “brassage de bières”.

L’oasis fonctionne bien et elle est devenue un véritable lieu collaboratif pour apprendre à jardiner et à se nourrir seul. Preuve en est, 800 paniers sont produits par an et les membres actifs cultivent 20 à 25% de leur nourriture quotidienne en ramenant chez eux des paniers de fruits et légumes de saison.

“Evitez qu’une personne prenne le pouvoir”

David me confie que beaucoup de discussions ont eu lieu autour du partage de pouvoir. La gouvernance de l’oasis est assurée par un fonctionnement holacratique et participatif avec des groupes de travail répartis autour de missions bien définies “en cercles”. Des roulements permettent donc une prise de décisions collaboratives et la coordination est assurée par les 4 fondateurs.

Ferme Urbaine - Crédits photos Willy Kiezer
 

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